sabato 4 febbraio 2006

A lieto fine


«Il s'est mis à neiger dans l'avion»
TÉMOIGNAGE • Une passagère raconte l'angoissant voyage des passagers d'un charter égyptien contraint de faire demi-tour à cause d'une panne moteur, le 24 décembre •


par Ludovic Blecher
LIBERATION.FR : vendredi 13 janvier 2006 - 18:28
  
Le scène se passe le 24 décembre, à bord d'un charter égyptien de la compagnie AMC assurant la liaison Le Caire-Louxor. Une dizaine de minutes après le décollage du Boeing 737-200, un appareil sorti d'usine le 2 avril 1976, l'un des plus vieux encore en service dans le monde et dont l'exploitation est interdite en Europe, les passagers voient subitement de la glace se former sur le plafond de la cabine avant que les masques à oxygène tombent. Selon le voyagiste Thomas Cook, qui faisait partie des affréteurs de l'avion embarquant de nombreux touristes français, «l'équipage a fait face à une panne moteur et appliqué les procédures d'urgence», réussissant à revenir atterrir au Caire. Violaine Werquin, une étudiante de 24 ans, raconte sa grosse frayeur à Libération:


«Nous nous sommes tout de suite rendus compte que l'avion était vieux. La personne devant moi a soulevé un accoudoir qui est tombé sur les sièges de derrière, les tablettes étaient mal fixées, les sièges ne s'inclinaient pas mais ça n'a pas alerté notre attention s'agissant d'un vol intérieur. Le décollage s'est déroulé normalement après une présentation succinctes des mesures d'urgence. Au bout d'un dizaine de minutes, alors que nous étions encore en phase d'ascension, il a commencé à faire de plus en plus froid dans la cabine. Les passagers ont essayé d'éteindre les ventilations. Sans résultat. Puis, un peu comme quand on ouvre un bidon d'azote liquide, nous avons vu apparaître une sorte de nuage de glace qui sortait du plafond de l'avion. Nous avons alors demandé aux hôtesses de faire quelque chose car on avait très froid et de la glace commençait à se former sur le plafond à l'avant de l'appareil, là où je me trouvais. Nous nous nous sommes alors véritablement rendus compte que quelque chose clochait quand il s'est mis à neiger dans l'appareil, certainement en raison du contact de la condensation et du froid. De petits flocons tombaient sur nous.


» Après, l'appareil s'est mis à louvoyer, à tourner de gauche à droite alors qu'il avait atteint sa vitesse de croisière. La cabine de pilotage était en permanence ouverte, le pilote sortait, parlait aux hôtesses, j'entendais un signal d'alarme et je voyais le pilote aller trifouiller dans une boite à outils. Même si tout le monde sentait qu'il y avait un problème, les gens sont restés assez calme. Mon frère et ma sœur qui se trouvaient à l'arrière m'ont raconté que les hôtesses essuyaient les flaques d'eau.


» Au bout d'un moment on s'est senti un peu oppressés. Des passagers se sont mis à tousser. On manquait d'air mais le problème du froid avait été réglé. Puis nous avons commencé à avoir mal aux oreilles. La douleur n'était pas intense mais on sentait la dépressurisation. A ce moment les masques à oxygènes sont tombés. Au moins deux clapets ne se sont pas ouverts mais gens ont réussi à les forcer. Nous nous sommes tous retrouvés avec de vieux tubes jaunis sur le visage. Mais nous avions beau tirer dessus pour libérer l'air, il n'y a en avait pas. En fait, les masques ne marchaient pas. Le pilote a alors baragouiné en anglais un truc que personne n'a compris à part un bout de phrase: “Return to Cairo”.


» L'avion a fait demi-tour et rapidement nous sommes descendus à basse altitude. Une descente ordinaire, pas spécialement impressionnante. Nous avons alors commencé à mieux respirer et au bout de 20 minutes nous nous sommes posés normalement. Les passagers ont alors relâché la tensions, certains se mettant à pleurer, d'autre partant dans un rire nerveux. C'est vrai qu'avec les accidents récents, quand les masques à oxygènes sont tombés et qu'ils ne fonctionnaient pas, je me suis dit: “Là, y'en a plus pour longtemps.” Mais le pilote a bien réagi en faisant demi-tour et les passagers aussi car il n'y a pas eu de scène de panique. Les hôtesses, elles, ne nous disaient rien. Elles restaient assises, leur masque sur le visage.


» A notre arrivée, nous sommes descendus normalement par la passerelle puis nous avons attendu cinq heures dans le hall de l'aéroport l'arrivée d'un nouvel avion. Personne n'a refusé d'embarquer mais nous avons demandé à être pris en charge par une autre compagnie. Et quand les hôtesses ont commencé la démonstration du masque à oxygène, nous avons tous répliqué: “C'est bon on sait s'en servir.”»


http://www.liberation.fr/page.php?Article=351143

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